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La francophonie au Japon

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Le chanteur Arthur H.
Article mis en ligne le 1er novembre 1998
dernière modification le 25 mai 2023
Rencontre avec Arthur H.
 
Le chanteur au nom hugolien, son père n’est autre que Jacques Higelin (là s’arrête la comparaison) est venu à Tokyo pour un concert dans le cadre du festival Halou 1998. À cette occasion, il a sorti un nouvel album qu’il nous présente dans cette interview.
 
© Franc-Parler

Franc-Parler : Cette fois-ci, combien de temps allez-vous rester au Japon et que pensez-vous de Tokyo ?
Arthur H. : En tout une semaine, comme d’habitude malheureusement. Je suis très frustré car je reste chaque fois très peu de temps. Tokyo est une ville inspirante, c’est une ville qui donne de l’énergie, enfin à moi en tout cas. Ça, j’aime bien.
 
Franc-Parler : Quelle est votre impression sur votre public japonais ? Par rapport au public français, quelle est la différence ?
Arthur H. : Je trouve que tous les publics sont très proches, se ressemblent beaucoup en général. J’aime bien le public japonais parce qu’il est quand même très attentif et très curieux.
 
Franc-Parler : Quelles sont les étapes marquantes de votre parcours musical ?
Arthur H. : J’ai posé mes mains sur un piano à l’âge de quinze ans, ça a été un choc électrique. Je suis resté donc scotché. Après, j’ai tout un parcours normal ; de recherches, d’erreurs, de groupes jusqu’au moment où j’ai décidé d’avoir une formule complètement acoustique et de faire de la chanson finalement, de retourner à la chanson française. Et j’ai donc écrit tout un répertoire, en deux, trois mois ; là j’avais à peu près 20 ans, non 21, 22. J’ai rencontré mon ami Brad Scott, on a monté un groupe à 2 puis à 3. La première fois que je suis parti en tournée, que j’ai commencé à faire des concerts, c’était avec l’Alliance française dans toute l’Afrique de l’Est. On est resté 20 jours à Madagascar, en Éthiopie, au Kénya, au Malawi et depuis, je n’ai pas arrêté. J’ai beaucoup joué à l’étranger, beaucoup joué en France. J’ai fait des disques, des spectacles qui sortent du cadre du concert normal. C’est vraiment de la mise en scène et j’ai essayé de théâtraliser la musique. J’ai beaucoup d’expériences diverses.
 
Franc-Parler : Est-ce que vous jouez d’un autre instrument que le piano ?
Arthur H. : Sur scène depuis trois ans, j’ai un piano électrique parce que je voulais changer du son classique du piano justement, pour avoir une autre approche du son. Mais chez moi, je joue toujours beaucoup de piano. Au Japon, j’ai utilisé un « taishogoto », on appuie sur des touches et ça gratte les cordes. Je vais le réutiliser car j’aime beaucoup le son.
 
Franc-Parler : Comme vous avez un répertoire qui touche au jazz, à la culture anglophone, nord-américaine, avez-vous été tenté de chanter en anglais ?
Arthur H. : Si vous m’entendiez chanter anglais, vous comprendriez pourquoi je ne chante pas en anglais.
 
Franc-Parler : Que pensez-vous des lois Toubon, des quotas pour la musique française à la radio ?
Arthur H. : Je n’ai pas vraiment d’opinion sur la question qui est un peu compliquée. Faut-il être restrictif ou pas ? Ça part plutôt d’une impuissance à la base, mais en même temps, ça a peut-être des côtés positifs. En tout cas, ça ne les a pas pour moi par exemple puisque la chanson un peu marginale ne passe pas forcément plus en radio. Ils passent peut-être plus Goldman, Cabrel, mais je crois que les radios FM ont contourné cette loi.
 
Franc-Parler : Vous avez remporté les Victoires de la musique. Est-ce que cela vous a apporté beaucoup ?
Arthur H. : Oui, c’est cela, c’était le jeune espoir masculin. Cela ne m’a apporté rien, si ce n’est la reconnaissance du métier à un moment donné. Ça ne dure pas du tout, deux ans après, tout le monde a oublié.
 
Franc-Parler : Vous venez de dire que vous aviez écrit en quelques mois les paroles. Et actuellement, vous prenez plus de temps ou est-ce que vous écrivez aussi rapidement ?
Arthur H. : Non, malheureusement, on retrouve rarement la spontanéité de ses débuts quand on est naïf, inconscient et que tout sort facilement. Après c’est plus dur.
 
Franc-Parler : Vous avez conscience d’une évolution dans ce que vous faites ? Un changement dans le choix des thèmes, dans le choix des instruments ?
Arthur H. : Oui, oui. Même une évolution constante. Enfin, je ne sais pas si c’est en bien ou en mal, mais en tout cas, je suis toujours à la recherche de quelque chose de plus intime, plus proche. Mais comme on apprend encore en faisant des erreurs, ça ne m’empêche pas de faire plein d’erreurs. Pour moi, la musique, c’est vraiment une recherche avant tout.
 
Franc-Parler : Vous tournez beaucoup avec plusieurs centaines de concerts à votre actif. Vous avez toujours la volonté de continuer ?
Arthur H. : J’en ai fait pas mal et des fois, j’en ai marre des tournées. J’ai eu une première période il y a deux ans où j’ai arrêté un an. Et là, c’est pareil, je dois arrêter un an ou deux ans aussi, pour juste le plaisir d’avoir une vie normale et une vie de famille.
 
Franc-Parler : Pouvez-vous nous parler un peu de l’album qui a été fait au Japon et qui s’intitule L’amour ? Comment avez-vous choisi les morceaux ?
Arthur H. : C’est parce que j’ai eu l’occasion de faire une musique pour une publicité. Cela a bien marché et ils m’ont demandé d’écrire une chanson complète. Ce que j’ai fait avec plaisir parce que j’aime beaucoup la mélodie. Et comme je venais jouer au Japon, ils ont eu la bonne idée de sortir une espèce de compilation avec deux inédits qui ne sortent qu’au Japon : une musique que j’ai faite pour le film Vigo et puis cette chanson que j’ai tirée de la mélodie pour cette publicité. Aussi comme ça, instinctivement, j’ai pris ce qui me plaisait le plus avec le recul.
 
Franc-Parler : Et pour écrire la musique du film, est-ce que c’était différent de l’écriture d’une chanson ?
Arthur H. : Oui, un peu. Enfin, là c’était pour la musique du générique de fin en fait. Le réalisateur anglais, John Temple voulait que ça soit très français, mais en même temps que ça soit moderne aussi et c’étaient les seules directions qu’il m’ait données. J’ai donc essayé de me tenir à ça.
 
Franc-Parler : En dehors de la musique, qu’aimez-vous faire ?
Arthur H. : Ma principale activité en dehors de la musique, c’est un art martial japonais qui s’appelle le shintaido que je pratique assidûment. Ça et ma famille, ma femme et ma fille.
 
Novembre 1998
Propos recueillis : Éric Priou
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